A l'occasion des cinquante ans de la radio, j'ai voulu revenir sur le parcours de certains animateurs et l'évolution de leur émission. Ayant déjà fait un article pour le site de Radio Campus sur Jero de l'émission "Torre Latino" (que vous pouvez écouter tous les vendredis de 19h à 20h), j'ai voulu continuer sur cette lancée. C'est ainsi que je me suis entrenue avec Fabrice, de l'émission Cross Country, qu'il anime tous les mardis de 17h à 19h, accompagné depuis de nombreuses années par Michel. Vous pourrez également retrouver l'interview intégrale qui passera à l'antenne de Radio Campus ce vendredi 24 mai 2019 à 8h
L'émission Cross Country est créée en 1989 par deux étudiants (Sylvain Delecroix et Xavier Decoster). A l'époque Fabrice est encore derrière le poste de radio, fidèle auditeur de l'émission. Un jour, il décide de passer au studio pour soumettre certaines critiques constructives aux fondateurs de l'émission, pour l'améliorer et y ajouter des choses susceptibles de toucher un plus large public. Par la suite, il intègre l'émission en tant que conseiller musical. Au départ, elle se basait essentiellement sur l'univers country. Fabrice étant plus âgé que Sylvain et Xavier, avait donc un autre répertoire musical. Ils ont pu échanger et fusionner leur style : ils forment ainsi une bonne équipe grâce à leur complémentarité. Plus tard, les deux étudiants ont dû quitter le navire en quête d'autres horizons professionnels, laissant ainsi Fabrice aux commandes de Cross Country. Ses débuts à la tête de l'émission sont compliqués mais il va réussir progressivement à prendre les rennes et procède à un remodelage de l'émission dérivant vers des registres qu'il affectionne davantage. Ainsi il y intégré l'univers rock'n'roll, le rock psychédélique et progressif, le blues en gardant toujours une place pour l'héritage country et folk des pionniers de Cross Country. Aujourd'hui, mettre en lumière des artistes talentueux dont la popularité est faible, lui tient particulièrement à cœur. Certes vous pourrez entendre des classiques du rock ou encore du blues dans son émission, mais une large partie y est dédiée aux découvertes de musiciens aussi doués que les plus grosses têtes d'affiche. A l'aide de son "alter égo" Michel, il essaie de produire des émissions de qualité, laissant place à tous les styles musicaux, même si un penchant naturel pour le rock et ses variantes est observable. Michel a intégré l'équipe de la même manière que Fabrice, plusieurs décennies en arrière. Il est passé au studio, a exprimé certaines remarques sur l'émission puis l'a rapidement intégré. Il semble que c'est une tradition qui se perpétue pour pouvoir se joindre à l'équipe de Cross Country.
La passion de Fabrice pour la radio est née assez tôt. Les yeux écarquillés devant son premier poste de radio, il qualifie cet appareil de "curieux" mais aussi et surtout de "magique". De plus, son adolescence est marquée par une période bénie avec l'arrivée de nouveaux registres musicaux. La radio est donc incontestablement synonyme de support musical pour Fabrice, dans un premier temps, lui qui est accompagné par la musique depuis sa jeunesse. Faire partie d'une radio libre est important pour l'animateur de Cross Country. Il considère que jouir d'une liberté de ton, de fond et de créativité est primordial pour son épanouissement.
Lors de l'entretien il évoque de nombreux souvenirs vécus au sein de Radio Campus, ne pouvant en choisir qu'un pour décrire son expérience : "il y en a beaucoup trop depuis toutes ces années !" me confie-t-il. Pour les cinquante ans, il a lui aussi avec Michel contribué aux festivités en organisant un festival avec quelques groupes locaux. Fabrice est de bonne volonté et fait son possible pour apporter son soutien à l'équipe de Radio Campus dont il fait part depuis bientôt 30 ans maintenant. Je lui ai demandé pour terminer l'interview, combien de temps se voyait-il encore à l'antenne de Radio Campus. Pour me répondre il affirme que lorsqu'on aime on ne compte pas, puis cite Jean-Pierre Ferland : "quand on aime on a toujours 20 ans". Il ajoute enfin que cinquante ans c'est super mais, "pourvu que ça dure !".
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