Le printemps Berbère

Le printemps d'une cause juste
20 Avril 1980 – 20 Avril 2023

Il y a exactement 43 ans, la Kabylie s’est soulevée contre la dictature et l'oppression du « FLN », parti unique de l'époque, en Algérie, pour fausser tous les calculs du régime en place.
Le printemps amazigh a d'abord mis à nu l'humanité de façade qui caractérisait 20 ans durant, le parti d'état : de 1962 à 1980.
Ensuite, il a remis en cause les différents monopoles, érigés en règle de gestion pour les dignitaires du régime.
Ainsi, le mythe culturel arabo-islamiste a été instauré pour barrer la route aux manifestants qui revendiquaient à gorge déployée le pluralisme culturel et l'intégration de la composante Amazigh dans l'identité du peuple Algérien.
Dans la foulée, le vaste mouvement a brisé aussi le monopole idéologique, véritable fonds de commerce politique des opportunistes qui renient les vraies valeurs du pays, ses origines, son histoire, en adoptant l'arabo-baatisme négateur comme valeur unique.
A ces choix stratégiques des décideurs plus soucieux de sauvegarder leurs privilèges que de sauver le pays, s'ajoutent de multiples exactions et répressions, commises sciemment à l'encontre de toute opposition, notamment démocratique, génératrice d'espoir et d’équité.
En plus d'une bureaucratie omniprésente et oppressante, l'autoritarisme, les abus de diverses natures, les passe-droits, les tabous de toutes formes, sont autant de facteurs, bloquant toute initiatives et les d’ingrédients adéquats à une explosion populaire future.
Dans leur élan de répression et leur logique aveuglante, les décideurs ont entrepris une arabisation forcée et forcenée de l'Algérie avec les conséquences dramatiques que l'on connaît aujourd’hui.
L'enseignement de tamazight, assuré jusqu’alors par feu Mouloud Mammeri à l'université d'Alger, en a fait malheureusement les frais.
Face à ce climat de répression, d’exclusion, la Kabylie s'organise peu à peu et tant bien que mal. L'apport des militants établis notamment en France, a été déterminant surtout dans l'éveil des consciences des jeunes.
La création de l'Académie berbère à Paris par feu Messaoud Mohand Aarab en 1967, a joué un rôle crucial et a fait avancer inéluctablement la revendication Amazigh qui datait, pour rappel, des années 1920.
À cela, s'ajoute l'activisme populaire clandestin et celui des étudiants des cités universitaires d'Alger notamment.
Avec l'ouverture de la cité universitaire de Tizi-Ouzou en 1977, le pouvoir de l'époque s’est donné l’estocade, quand il s’en est rendu compte, c'était déjà trop tard. C'est le sort, le lot des régimes totalitaires.
La déferlante des étudiants Kabyles, plus que jamais déterminés, a brisé le joug de la dictature à l'instar de leurs aînés qui sont venus à bout des colonisations successives depuis la nuit des temps, elle emporte tout sur son passage, y compris les illusions du régime.
Le printemps Berbère s'inscrit dans la droite ligne des combats pour le recouvrement des libertés collectives et individuelles qui constituent l'essence même de l'individu, de l'être Amazigh.
Depuis, la chaîne de la peur s’est définitivement brisée, les langues sont déliées.
Comme à l'accoutumée, la Kabylie fidèle à sa ligne de combat, demeure à l'avant-garde des revendications démocratiques.
Et comme un combat en cache un autre, un combat en génère un autre… celui du printemps Amazigh a ouvert la voie au pluralisme politique suite aux émeutes du 5 octobre 1988.
D’autres événements et revendications ont engendré le printemps noir de 2001 qui s’est soldé par 126 morts et plus de 2000 blessés…

La suite, c’est sur les ondes de Radio Campus Lille 106.6 FM (Haut-de-France), sur le DAB+ et sur la toile : www.campuslille.com
Avec le retour sur une interview exclusive de Monsieur Gérard LAMARI, témoin de la première heure de ces événements à la fois tragiques et libérateurs, nous allons remonter le temps pour vous faire un résumé de cette cause juste et noble d’un peuple depuis 1945 à ce jour

Un rendez-vous à ne pas manquer ce dimanche 23 avril 2023 de 13 h à 15 h (Heure Française)
Anssuf yiss-wen
Bonne écoute sur nos ondes