CdC #16+ 1961-1965 La vague yéyé

1960-1965 période yéyé : En 1960, Richard Anthony & Johnny Hallyday abandonnent leurs pâles copies du rock n’roll étasunien et prennent la tête d’un mouvement plus sucré, plus acceptable par le grand public et les médias : le yéyé.
Mouvement sociologique et style musical, le yéyé bouleverse le paysage de la chanson dans la première moitié des années 1960’s. En totale opposition avec les valeurs de la chanson « rive gauche » (intelligence, authenticité, exigence, dépouillement), le yéyé prône l’amitié, l’amour & les copains. Dans le yéyé, l’importance des paroles est secondaire, les mélodies simplistes sont à base de rock, de twist, de jerk ou de madison. La plupart des tubes reposent sur trois harmonies au maximum.

Biographie rapide de Johnny Hallyday

Jean-Philippe Smet, alias Johnny Hallyday naît à Paris en 1943. Il a une enfance difficile mais suit des cours de théâtre et de musique. Lee Haliday, danseur étasunien, mari d’une de ses cousines, convaincu que le rock peut s’imposer en France, se fait envoyer des disques par sa famille et initie au rock ‘n’ roll, Jean-Philippe, le futur Johnny.
À partir de 1958, Johnny fréquente le Golf Drouot. Imitant les rockers étasuniens qu’il a vu au cinéma, il apparaît en pantalon de cuir moulant et se roule par terre. Il signe un contrat chez Vogue en janvier 1960. Son premier 45 tours n’a rien de subversif : La chanson « T’aimer follement » est également chantée par Dalida et à son deuxième disque « Souvenirs, souvenirs », le chanteur s’éloigne toujours plus du rock’n roll.
Son arrivée chez Philips en 1961 provoquera le départ de Jacques Canetti. Une époque prend fin.
Dans son troisième disque, il reprend « Itsy bistsy petit bikini » chanson adaptée par Lucien Morisse que chante Dalida. Ce dernier, maître de la programmation d’Europe n°1 casse le disque d’Hallyday en disant que c’est la dernière fois qu’il passe à la radio. La concurrence pour la reprise des succès du Cash Box était féroce.

Chansons de la 1ère partie

02’04 Johnny Hallyday : Souvenirs, souvenirs : Cy Coben, adapt. Alain Robert : 1960
04:11 Johnny Rock Feller (Jean Yanne) : Le rock coco : Jean Yanne : 1961
06:40 Sylvie Vartan & Frankie Jordan : Panne d’essence : John D. Loudermilk, adapt. Georges Aber, Mario Filippaki : 1961
08:52 Dalida : Itsi bitsi petit bikini : Lee Pockriss, Paul Vance, adapt. André Salvet, Lucien Morisse : 1960
11:04 Les Chats Sauvages : Viens danser le twist : David Appell, Kal Mann, adapt. Georges Gosset : 1961
13:18 Cris Carol : Fiche le camp, Jack : Percy Mayfield, adapt. Georges Aber : 1961

Biographie rapide de Richard Anthony

Richard Btesh alias Richard Anthony, chanteur français d’origine syrienne, naît en 1938 au Caire (Egypte). Il y passe une enfance dorée mais la famille doit s’exiler devant la montée du nationalisme, d’abord en Argentine, en Angleterre puis en France.
1938 : il arrive à Paris où il suit des études au prestigieux lycée Janson-de-Sailly. Après le baccalauréat, il refuse de suivre ses parents à Milan, devient représentant de commerce tout en jouant du saxophone dans les clubs de jazz.
1958 : parfait polyglotte, il décide d’adapter en français des chansons rock anglophones. Il signe chez Columbia. Même s’il fait partie des pionniers du rock, par exemple, en adaptant Peggy Sue, Richard n’a jamais été considéré comme rocker. C’est à son troisième disque, en 1959, qu’il fait parler de lui avec « Nouvelle vague », un titre qui parle de la jeunesse et de son mode de vie. En 1960, il rencontre à nouveau le succès avec Itsi Bitsi petit bikini. C’est en 1961 que ça se gâte, quand il entre en choc frontal avec Johnny Hallyday : sur leurs deniers albums, les deux artistes ont trois chansons en commun dont « Let’s Twist Again » Richard y laisse des plumes d’ailleurs lors du premier festival de rock du Palais des sport on le traite de « Tino Rossi du twist ».

Chansons de la 2ème partie

17:11 Richard Anthony : La leçon de twist : Giuseppe Mengozzi, adapt. Danyel Gérard, Lucien Morisse : 1962
19:22 Maurice Chevalier & Les Chaussettes Noires : Le twist du canotier : Noël Roux – Georges Garvarentz : 1962
21:46 Danny Boy : Le twist de Schubert : Jacques Datin, Maurice Vidalin – Franz Schubert : 1962
24:02 Françoise Hardy : Le temps de l’amour : Thomas Davidson Noton, adapt. André Salvet, Lucien Morisse – Jacques Dutronc : 1962
26:18 Danyel Gérard : Le petit Gonzalès : Buddy Kaye, adapt. Danyel Gérard – David Hess, Ethel Lee : 1962

Biographie rapide de Stella Zelcer

Stella alias Stella Zelcer puis Stella Vander, chanteuse française naît à Paris en 1950. Ses parents sont des émigrés polonais, le père est directeur d’une blanchisserie industrielle, sa mère travaille dans un magasin de chaussures aux puces de Saint-Ouen. Elle s’intéresse très tôt à la musique, son oncle Maurice Chorenslup l’initie au jazz. Tonton Maurice est passionné de jazz, connaisseur du rhythm and blues originel, il n’accroche pas aux reprises françaises : » Très sincèrement, la première fois que j’entends Johnny, je crois que c’est un clown musical. Je me dis « Tiens voilà un type qui fait de la dérision, Il fait des chansons américaines mais beaucoup plus mal pour faire rire les gens.. »
En 1963, Stella est une jeune fille comme les autres (13 ans). Elle aussi écoute la radio et découvre ces idoles. Son seul problème c’est qu’elle n’est pas complètement inculte : son oncle lui a déjà fait découvrir les grands noms du jazz et, bien évidemment, il lui est, dès lors, très difficile d’acclamer ces chanteurs préfabriqués. Elle sort un premier 45 tours, l’air moqueur qui y transparaît est celui d’une jeune fille qui a goûté aux délices d’Ella Fitzgerald et qui ne comprend pas pourquoi on plébiscite tant Sheila. Stella est une exception dans la production yéyé de 1963.
Au début des années 1970, elle se marie avec Christian Vander et chante alors dans le groupe Magma.

Chansons de la 3ème partie

32:04 Les Missiles : Sacré dollar : Kenneth Ramsey, Hoyt Axton, adapt. Fernand Bonifay : 1963
34:29 Stella : Pourquoi pas moi : Maurice Chorenslup – Stella Zelcer : 1963
37:18 Suzanne Gabriello : Tiens tiens voilà le twist : Suzanne Gabriello : 1963
39:27 Charlie Level : L’idole des jeunes : Jack Lewis, adapt. Ralph Bernet : 1963
41:42 Marie Laforêt : Viens sur la montagne : Mary Travers, Milton Okum, Noel Paul Stookey, Peter Yarrow, adapt. Hubert Ithier : 1964

Biographie rapide d’Hector et les Médiators

Hector, alias Jean Kalfon, chanteur français, naît à Paris en 1946 dans un milieu très privilégié. C’est un authentique excentrique. Pas moins que le premier rocker français à porter les cheveux longs et à ne pas se prendre au sérieux. Un provocateur-né qui, d’une certaine manière, répond à la logique situationniste : privilégier l’instant pour dynamiter l’ordre établi. Persuadé que les rockers étasuniens ne se prennent pas au sérieux, à commencer par Chuck Berry qui imite le pas du canard, Hector s’approprie les arcanes du rock. Finalement il ne donne crédit qu’à la dimension humoristique, oubliant le phénomène social. Il devient l’amuseur de galerie et intéresse Philips qui lui signe un contrat.
De plus, Hector trouve deux paroliers, parfaits complices : Jean Yanne et Gérard Sire. Cependant Hector est un élément incontrôlable qui n’hésitera pas à attaquer la compagnie de disque pour mauvais service rendu.
Isolé et sans doute bien trop en avance, il court à l’échec. Les rares plages qu’il nous laisse en héritage sonnent pourtant comme une parfaite antithèse aux niaiseries yéyé, un grand cri de désespoir que les punks reprendront à leur compte dix ans plus tard.

Chansons de la 4ème partie

46:14 Les Lionceaux : Le temps est long : John Lennon, Paul. Mc Cartney, adapt. Ralph Bernet : 1964
48:18 France Gall : Laisse tomber les filles : Serge Gainsbourg : 1964
50:18 Ronnie Bird : Elle m’attend : Mick Jagger, adapt. Claude Righi – Keith Richard : 1965
52:57 Hector et les Médiators : Je vous déteste : Gérard Sire, Jean Yanne – Jean Yanne, Jean Baïtzouroff : 1963
55:20 Hugues Aufray : N’y pense plus, tout est bien : Bob Dylan, adapt. Pierre Dorsey, Pierre Delanoë : 1964
57:04 Antoine : La guerre : Antoine : 1965

 

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